Pembleton Motor Company T24
Non, vous n’êtes pas en train de lire un article d’un site web consacré aux voitures anciennes. L’article Pembleton T24 que vous voyez ici est aussi récente que n’importe quelle autre voiture présentée dans ces pages, à la seule différence que sa raison d’être est de fuir, plutôt que de célébrer, les nouvelles technologies.
La société Pembleton a été créée en 1999 et a commencé par produire des châssis pour des véhicules à trois roues de style ancien à construire soi-même, dont environ 400 ont été vendus. Depuis, Phil Gregory a transmis l’entreprise à son fils Guy, qui en est devenu le très jeune directeur général. Pembleton produit aujourd’hui deux modèles prêts à rouler : le trois-roues V-Sport et le T24. Les deux voitures sont construites à la main en petit nombre (10 par an pour la T24) par une équipe hautement qualifiée de cinq personnes dans un petit village au fin fond du Worcestershire rural.
Si vous considérez les voitures anciennes comme peu fiables et complexes à contrôler, mais que vous souhaitez néanmoins capturer l’essence de l’automobile de cette époque, la T24 est équipée de suffisamment de composants du XXIe siècle pour rassurer sur le plan de la fiabilité, tout en rendant la conduite relativement simple.
La clé de cette réussite est le groupe motopropulseur : un bicylindre quatre temps refroidi par air de 853 cm3 provenant du fabricant de motos Moto Guzzi, dont les cylindres sont configurés en veine à 90 degrés, assis devant l’essieu avant, glorieusement nu entre les roues avant de la voiture (un moteur moins puissant de 744 cm3 est également disponible). Avec seulement 78 ch transmis aux roues par l’intermédiaire d’une boîte-pont à quatre rapports de Citroën (mais avec la tringlerie et les rapports propres à Pembleton), la perspective d’une performance de tueur de géants semble bien mince. Mais le T24 est une petite voiture, avec un poids à sec de seulement 361 kg, ce qui lui confère une puissance de 216 ch par tonne. Si ce n’est pas une Caterham Seven, ce n’est pas non plus une bête de somme.
C’est la construction traditionnelle de la T24 – et le fait qu’elle ne doive se conformer qu’aux règles de construction moins strictes de l’homologation individuelle des véhicules – qui permet de contrôler sa masse. La carrosserie en aluminium bien proportionnée, dont le profil rappelle les lignes d’une Austin Seven Special soigneusement fabriquée, est formée à la main autour d’un cadre tubulaire, puis collée et rivetée à une plate-forme en aluminium pour former une semi-monocoque légère et rigide. La suspension entièrement indépendante, via un système de biellettes, avec l’assemblage sous le seuil de chaque côté de la voiture, maintient le centre de gravité de la T24 bas, tandis que les disques de frein avant intérieurs réduisent le poids non suspendu. La répartition des masses est impressionnante : 51:49 entre l’avant et l’arrière, affirme Pembleton.
En entrant dans l’étroit habitacle, votre bras droit tombe naturellement à l’extérieur de la carrosserie. Vous êtes assis derrière un volant simple à quatre branches, garni de cuir, face à un élégant tableau de bord en aluminium tourné, orné de petits cadrans et d’un compartiment très profond. Jusqu’ici, c’est du vintage. La banquette deux places garnie de cuir (derrière laquelle se trouve un espace de rangement de 155 litres) peut être réglée d’avant en arrière et vous êtes assis bas dans la voiture, les jambes plus ou moins droites devant vous.
Il suffit d’appuyer sur le démarreur pour que le bicylindre en V prenne vie. Les commandes au pédalier sont légères – peut-être un peu trop – et il faut quelques kilomètres pour s’habituer au levier de vitesse Citroën à poussoir, surmonté d’aluminium, qui jaillit du tableau de bord, avec son portillon étroit et sa première en dog-leg.Il n’y a pas de capot, de sorte que l’écoutille incurvée et le minuscule écran en plexiglas sont votre seule protection contre les éléments. Il n’y a pas de capot, de sorte que l’écope incurvée et le minuscule écran en plexiglas constituent la seule protection contre les intempéries.
Mais ne vous y trompez pas : la T24 est un véritable plaisir à conduire. Vous regardez les maigres roues avant à rayons de 18 pouces, chaussées de pneus vintage à carcasse croisée, travailler devant vous, mais la conduite est véritablement sublime : souple, contrôlée et silencieuse.
Le moteur, qui envoie des vibrations à l’ancienne dans le corps à bas régime, s’adoucit rapidement et, à partir de 3500 tr/min, tire avec enthousiasme jusqu’à sa ligne rouge de 7750 tr/min, accompagné d’une bande-son vocale mais tout à fait contagieuse. La direction à crémaillère est assez peu démultipliée, ce qui fait que l’on se retrouve à travailler assez fort dans les virages les plus serrés lorsque l’on prend de la vitesse. Mais les avantages de ce centre de gravité bas se traduisent par un contrôle serré et très peu vintage de la carrosserie, seule l’adhérence de l’avant limitant la vitesse de passage en courbe.
À partir de 39 594 €, la T24 est loin d’être bon marché (une telle somme vous permettrait facilement d’acheter une MG TA d’avant-guerre avec de la monnaie en réserve), mais en tant qu’hommage authentique et finement élaboré aux voitures de cette époque, sans les contraintes qui y sont liées, elle est tout à fait à la hauteur de l’événement.
Simon Hucknall
SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES
Morgan Super 3
Caterham Super Seven
Morgan Super 3
Caterham Super Seven